La bêtise

Le monstre de bois

Sans doute vous souvenez-vous de cet achat imbécile que je vous décrivais dans mon premier billet. Le genre d’action que l’on peut s’attendre à ne jamais réellement assumer. Toujours est-il que, que je l’accepte ou non, je me retrouve colocataire d’un titan de bois mal dégrossi dont les courbes grossières et la patine vulgaire ne s’accordent évidemment avec aucun des recoins de mon appartement. Le bois trop sombre associé au gigantisme du meuble me donne l’impression de vivre emprisonné dans une cellule par un jour d’éclipse. Toute la luminosité de ce nid douillet, que j’avais élaboré avec un soin tout personnel, a désormais disparu comme avalée par cette grotesque silhouette.

Mais là n’est pas le plus tragique car, bien que prévenu, bien qu’ayant éprouvé par moi-même la chose suite aux dires de la vendeuse, les portes ne s’ouvrent réellement pas… Cette armoire est donc bel et bien inutilisable. Et le problème aujourd’hui est que, si j’ai dépensé quelques euros pour acquérir ce machin, il risque de m’en coûter bien d’avantage pour parvenir à m’en débarrasser. Ce que c’est tout de même que l’ironie, une espèce de karma cosmique qui punirait tout élan poétique trop gauche pour être validé.

J’ai tout essayé… le pied de biche, les pinces monseigneur… tout. Dernière tentative en date, juste avant de venir vous relater mes idioties : dans un dernier espoir dénué de toute logique, j’ai saisi l’un des battants au niveau de la plaque de laiton et j’ai tiré de toutes mes forces… ridicule je vous le concède ; d’autant que je me suis arraché un petit centimètre de doigt en ripant sur le métal écorné, badigeonnant de sang l’entrée de clé. Je vous épargne les hauts cris et autre jurons fleuris qui envahirent alors la pièce. Je me retrouve avec une phalange charcutée et un monstre de bois aussi laid que récalcitrant. Il y aurait derrière tout cela un message de l’Univers à mon endroit que je n’en serais qu’à moitié surpris… oui ça doit être ça, une punition cosmique pour ne pas laisser impunies mes niaises badineries de poète raté.

Bref si l’un d’entre vous à une idée pour ouvrir cette saleté, mon sentiment personnel demeure que seule une hache ferait l’affaire… et je n’exclue pas cette possibilité ! Mais ne nous précipitons pas, je vais aller dormir avant d’agir encore sur un coup de tête, chose qui ne m’a, jusque ici, pas vraiment réussi.

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