Lorsque je suis retourné en Keltie, ce fut comme un noël de mon enfance. Je rejoignais le salon où trônait le sapin décoré afin de voir ce que le Père Noël avait déposé à mon intention. En effet, ce n’était pas une, mais trois lettres qui m’attendaient ainsi qu’un long rouleau.
La première chose que j’ai constatée, c’est la forme de deux des trois lettres. En effet, l’une était bien pliée comme les précédentes, tandis que les autres étaient roulées en boule. Je me suis alors souvenu de ce que m’avait dit Afanc : les lettres suivantes seraient moins présentables du fait qu’il ne pouvait plus les déposer en personne. Du coup, je n’ai pu m’empêcher de me demander comment il me les avait faites parvenir. Sans doute me l’expliquerait-il plus tard.
Après avoir défroissé les deux papiers, je les ai glissés avec la lettre impeccable dans une chemise en carton afin de les conserver pour plus tard. Pourquoi ne les ai-je pas lues immédiatement ? Parce que j’étais bien trop intrigué par le long rouleau qui reposait contre un arbre. Tremblant d’impatience, j’ai retiré la ficelle qui maintenait le document et l’ai lentement déroulé…
Une carte !
Il avait répondu à ma demande et m’avait trouvé une carte de ce monde, ou du moins une partie. Elle semblait centrée sur la Keltie, l’Ouest de ce monde appelé Rivunes, et mentionnait certains pays limitrophes. Elle était tracée à la main, les contours et la géographie à l’encre noire, les noms de fleuves, de montagnes, de villages en rouge. (J’ai réussi à la scanner et c’est pour ça que je peux vous faire partager ce petit trésor.)

Dans une note accompagnant le rouleau, il m’indiquait que les ruines d’où j’émergeais se situaient en bordure de Bhean Faroise, une imposante forêt dont une partie longeait les rives d’une mer intérieure baptisée Silidh Mara.

Je suis resté longtemps, assis dans l’herbe, à observer ce magnifique travail de calligraphie, la superbe boussole et l’impressionnant cartouche présentant le titre de la carte. Lorsque la lumière commença à baisser, j’ai remballé mon trésor et réemprunté le passage pour regagner mon appartement.
A peine arrivé, j’ai jeté mes affaires sur le lit et me suis assis à mon bureau avec la chemise cartonnée. Logiquement, j’ai pris le pli le plus soigné qui devait être le dernier déposé par Afanc en personne. Il me présentait la carte jointe à son message. Mais ce qui m’intéressait le plus, c’était sa réponse à ma proposition de compilation de ses récits. Il m’annonçait être d’accord pour que je devienne son chroniqueur. Mon Dieu quelle aventure !
Je suis retourné de l’autre côté plusieurs fois ces deux dernières semaines et j’ai commencé à mettre en forme le récit de mon mystérieux correspondant. Peut-être qu’à terme, je pourrai vous le proposer… nous verrons où cela nous mène, mais je peux déjà vous dire que ce qu’il me raconte est assez incroyable !
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