Cette relation épistolaire ne cesse de m’étonner chaque jour. Comme s’il avait deviné mes interrogations, Afanc m’a expliqué que le passage, désormais ouvert entre nos deux mondes, lui donnait la possibilité de jouer un peu avec le déroulement du temps. Il n’en abusait pas car cela lui était « interdit par les Dieux » (oui moi aussi cette formulation me laisse perplexe), de plus, cela lui demandait énormément d’énergie et risquait même de le tuer. Toutefois, il était tellement impatient de voir le travail de compilation achevé qu’il souhaitait que je reçoive toutes ses informations le plus rapidement possible.

Il m’indiquait également que cette manipulation lui permettait de régler un problème qui l’exaspérait, à savoir qu’il « ne pouvait pas être à la fois au four et au moulin ». Il avait, ainsi, pu suivre des événements concomitants, concernant d’une part les deux voyageurs qu’il suivait et d’autre part les agissements d’une impératrice peu amène…

Ne vous inquiétez pas, le travail de réécriture que j’opère permettra de rendre tout ça un peu plus fluide. Je crois que je vois à peu près où je vais placer ces éléments, pour vous éviter des retours en arrière lors de la lecture de cette retranscription.

En ce qui concerne la personnalité de cette impératrice, Cela me conforte dans ma résolution de ne pas croiser d’autochtones… même s’ils sont tous moitié moins lunatiques qu’elle, cela reste effrayant. Les descriptions que mon correspondant réalise des demeures, du mobilier et des tenues m’indiquent, en outre, que nous sommes dans un équivalent du Moyen-Âge et ce décalage d’époque m’inspire de la méfiance.

Si je devais croiser par hasard certains de ces habitants, je préférerais avoir le dessus grâce à quelques tours de passe-passe provoquant la crainte. Si vous avez quelques idées d’objets modernes (même les plus loufoques) que je pourrais emporter dans le but de me faire passer pour un puissant sorcier, je suis preneur. Je vais faire passer aussi le mot sur Twitter.

D’ici là…

Restons prudent !